lisez moi

Dites-moi, je vous prie, de quel côté faut-il me diriger ? demanda Alice.
Cela dépend beaucoup de l’endroit où vous voulez aller, dit le Chat.
Cela m’est assez indifférent, répondit-elle.
Alors peu importe de quel côté vous irez, dit le Chat.
Pourvu que j’arrive quelque part, ajouta Alice en explication.
Cela ne peut manquer pourvu que vous marchiez assez longtemps, dit le Chat.

Grand écart

J’ai écouté le discours du Premier ministre sur le budget et les finances publiques -sans m’endormir. J’ai aussi lu les commentaires effarouchés de part et d’autre, politiques, syndicalistes, économistes.

Ce qui est à la fin frappant est le grand écart entre le constat et les propositions. Le constat établi n’est pas faux, à la fois sur la taille de la dette, sur le montant des dépenses publiques et sur la déception collective quant aux résultats. On a même une once d’autocritique quand apparaît le montant des aides aux entreprises, les 211 Mds€ versés à des dirigeants qui n’y voient là aucune forme d’assistanat ou de gaspillage d’argent public. A 211 on n’est pas loin du déficit budgétaire de l’année.

On aurait du (du ?) alors s’attendre à un grand travail de remise à plat des politiques publiques. Eh bien non. Le long catalogue de mesures ne change rien au fond. La machine est à bout de souffle, mais au lieu de la changer, on y ajoute/enlève quelques petits tuyaux, valves et robinets. Je comprend les intérêts de la manoeuvre : le gouvernement évite d’ouvrir des vraies discussions de fond, cela évite de renouveler le loupé du débat sur les retraites. Et il donne à l’opposition l’occasion de faire preuve de « créativité » en proposant d’ajouter encore quelques bidules à la machine. Qui marchera tout aussi mal évidemment.

Bref, à l’issue du vote du budget (si vote il y a), on aura peut être trouvé le chiffre magique de 44 Mds €, mais rien n’aura été résolu ou changé. Et comme ensuite on sera en campagne électorale, ce ne sera pas bien mieux à la fin de 2026. Cela ressemble à un grand écart avec des échasses.