Nous avons un Gouvernement, et après avoir passé beaucoup de temps à disserter sur qui en serait, nous voila enfin à une discussion sur quoi faire. Discussion très bruyante certes, comme une grosse caisse, mais tout tout cet instrument passablement vide. En effet, si on excepte la diversion déprimante lancée par le ministre de l’intérieur sur les immigrés, le débat du moment est extraordinairement limité.
Certes on nous parle de crise financière (la France finira comme la Grèce, quelle horreur…), mais c’est tout. Donc on nous parle de fermer un peu les vannes des dépenses, un tout petit peu d’ouvrir les sources des recettes, sans la moindre interrogation sur la finalité de tout cela. Au mieux on nous explique que la finalité est la croissance économique, qui résoudra tout de miraculeuse façon et évitera de faire des choix. Dommage, car gouverner c’est choisir. Dommage car notre pays, comme tant d’autres, face face à deux enjeux essentiels : le déclin démographique et le vieillissement de sa population en est un, le transition écologique en est un autre. Les deux en plus se se rejoignent, sur le logement, sur les transports, sur notre rapport au travail.
Aucun « responsable » politique ne veut ou ne peut s’emparer ce ces sujets, tant ils sont avant tout fascinés par les chiffres, les débats faussement faciles, et surtout tant il s restent tous, tant qu’ils sont, mariés à l’idole de la croissance comme remède à tout. Seuls quelques écologistes poussent la réflexion, mais ils sont bien minoritaires.
Comme les élections à venir, qu’elles aient lieu dans trois ans, ou plus tôt comme certains l’escomptent, captivent déjà l’attention, la seule certitude est que la pensée sur les finalités de l’action publique aura du mal à se faire une place dans la période qui vient.