Le record inattendu de cet été n’est pas olympique. C’est le temps qu’il a fallu pour avoir un premier ministre, sans compter un gouvernement. Un record depuis l’avènement de la IIIeme République. Nous sommes passés de l’instabilité au rien, dans une ambiance étrange le Président fait semblant de se laver les mains de ce qui se passe, et où le Premier ministre, du haut de ses 73 printemps, affiche sa volonté de prendre son temps.
Ambiance d’autant plus étrange que le travail ne manque pas, à commencer par avoir une trajectoire budgétaire qui tienne la route : 5,5 % de déficit budgétaire en 2023, 5,6 en 2024. Pour donner un ordre de grandeur, 5, 5 % font 150 Mds€, soit -environ- deux fois les recettes de l’impôt sur le revenu. Et ce n’est pas la croissance économique, avec entre 1 et 1,5%, qui apportera la réponse comme l’a longtemps espéré le Président.
Le temps donc sera des plus compté pour élaborer, présenter et faire voter un budget qui se heurtera à nombre d’injonctions paradoxales et irréalistes : fiction de la gauche qui veut augmenter les recettes dans un pays qui a déjà le plus haut taux de dépenses obligatoires d’Europe. Fictions de la droite qui affirme qu’il est facile de réduire les dépenses, tout en accumulant les priorités à financer. Mensonge de la droite extrême, qui voit une sorte de poule aux oeufs d’or dans la lutte contre l’immigration et les émigrés.
Fiction de notre bientôt ex ministre des Finances, qui donne des leçons de rigueur comme s’il n’avait pas été aux commandes depuis 7 ans.
Rapport au temps, rapport à la réalité : mais sur quelle planète étrange recrute t-on nos « dirigeants » et « responsables » ?
Bon week end (sans gouvernement…
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