lisez moi

Dites-moi, je vous prie, de quel côté faut-il me diriger ? demanda Alice.
Cela dépend beaucoup de l’endroit où vous voulez aller, dit le Chat.
Cela m’est assez indifférent, répondit-elle.
Alors peu importe de quel côté vous irez, dit le Chat.
Pourvu que j’arrive quelque part, ajouta Alice en explication.
Cela ne peut manquer pourvu que vous marchiez assez longtemps, dit le Chat.

Consultations, Liban (?) et perversion.

C’est la rentrée pour ce blog et nous partons en voyage dans un pays cher au cœur de notre Président, le Liban. Pourquoi donc? Eh bien à cause des « élections ».

Au Liban le président de la République, chrétien (maronite) est élu par le parlement qui lui est  composé pour moitié de chrétiens (maronites,  orthodoxes et autres), pour un petit quart de sunnites et un petit quart de chiites. (Il faut laisser leur place aux druzes.). L’habitude est que le président est élu avec un quasi consensus- plus ou moins sincere- de tous. Cette fois ce jeu est perverti. Le poste est vacant depuis 23 mois… et le camp chiite tient à imposer son candidat, Sleiman Frangié,  maronite, petit fils de Président, proche de la Syrie et du Hezbollah. Son parti est quasi inexistant au Parlement

De fait une majorité des députés notamment chrétiens ne veut pas de ce choix. Le camp chiite et ses alliés dispose ici d’un atout : le Parlement est présidé par un.chiite, Nabih Berry, qui depuis deux a tout fait pour saboter l’élection et forcer la victoire de son favori.  Cela se traduit donc par un processus qu’il décrit comme consultation (des chefs de parti), consensus (obtenu par force ou usure) et élection. Une totale inversion des procédures qui réduit à néant le rôle des députés et concentre le pouvoir aux mains d’un seul, qui décide de ce que votera le Parlement.

Cette perversion nous la voyons à l’œuvre chez nous. Le Président consulte à l’infini selon des critères de plus en plus obscurs. Il s’accapare le rôle des députés en décidant tout seul de qui pourra avoir une majorité,  et dans un mouvement qui ni n’est gauliien ni républicain ni démocratique créée un système ou le Président est à la fois les partis, le gouvernement (c’est l’elysee qui désigne le directeur de cabinet du premier ministre) et le Parlement : notre oracle ne veut pas qu’il vote… malgré ses défauts réels ou supposés la quatrième République n’allait pas si loin et ne mettait pas si longtemps à constituer un gouvernement.

Bref, peut être que ce feuilleton conclure bientôt, mais c’est désolant de faire appel aux recettes libanaises pour se diriger…