A part les polémiques consternantes sur la cérémonie d’ouverture des JO, l’effet trêve fonctionne bien et l’actualité politique se fait petite. Normal pour une période estivale, moins pour cette période sans Gouvernement de plein exercice, et sans visibilité au Parlement. A tel point que les commentateurs s’inquiètent des risques sur le vote, ou pas, de la loi de Finances pour 2025.
Les discussions -soyons optimistes – reprendront dans la deuxième quinzaine d’août et devraient à un moment donné se pencher, pas uniquement sur les noms et les coalitions (le « comment ») mais aussi sur les mesures à prendre (le « pourquoi »).
Sur le seul aspect économique, il y aurait de quoi faire, d’autant que finalement les différents blocs en présence ont peu d’imagination. Bien sûr chacun a son catalogue de mesures destinées à frapper l’opinion, mais il s’agit plus d’un rideau qui globalement recouvre peu de différence : tous sont prisonniers d’un même schéma de pensée productiviste.
Le projet de la droite extrême est un curieux mélange de mesures illibérales et protectionnistes d’un côté, et de décisions très favorables aux entreprises de l’autre. Il ne s’agit nullement de changer de paradigme économique, mais « uniquement » de le pratiquer dans un univers plus restreint. Trump/Rassemblement National, même combat, le capitalisme à une échelle locale en prétendant que les moins riches en sortiront plus heureux.
Le projet du centre Macroniste est bien connu : on poursuit la croissance, comme seul et unique remède à tous nos maux, avec quelques tempéraments européens et écologiques et surtout une foi sans réserve dans le progrès technique. L’expérience montre pourtant que cela ne fonctionne pas, ni en termes de résultats (voir la proportion croissante des salariés payés au seul SMIC), ni en termes politiques, puisque les réponses apportées par la croissance ne satisfont pas les électeurs.
Le projet du NPF aussi reste peu imaginatif, car il reste dans une logique productiviste, juste tempérée par une attention plus forte portée à la réduction des inégalités via la fiscalité notamment. Pourquoi pas, mais pourquoi ne pas s’interroger sur un pays dont les dépenses publiques au sens large dépassent les 50 % du PIB sans satisfaire personne ? Pourquoi ne pas plus s’interroger sur une recherche de « croissance » comme fin en soi ? Pourquoi ne pas s’interroger sur le travail ? Pourquoi ne pas réfléchir plus sur les impacts de la démographie, qui nous fait commencer à travailler plus tard et vivre mieux et plus vieux ?Trop difficile ? Donnant trop de prise à la critique ? Impossible ? En tout cas un peu décevant.